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expo_guerreroaquarelles d'oiseaux peintes par Antonio Guerrero en prison qui ont fait l'objet d'expositions à Cuba mais aussi aux USA: cliquer

volveran

guerreroAntonio Guerrero Gonzalez
Né le 16/10/1958 spécialiste en architecture d'aéroports, marié, deux enfant
scondamné le 27/12/2001 à la réclusion à perpétuité.

Fernando Gonzalez Llort
Né le 18/08/1963 Diplomé de l'Institut Supérieur des Relations Internationales.
Marié maintenu à l'isolement pendant 17 mois, condamné à 19 ans

hernandezGerardo Hernandez Nordelo
Né le 4/06/1965. caricaturiste marié
condamné le 12/12/2001 à deux fois la perpétuité plus 15 ans

salazarRamon Labanino Salazar
Né le 9/06/1963 officier du Ministère de l'Intérieur. marié, trois enfants
condamné le 12/12/2001 à la perpetuité plus 18 ans.

sehwerertRené Gonzalez Sehwerert
Né à Chicago le 13/08/1956 de parents émigrés, rentre à Cuba en 61. Instructeur de vol, marié, condamné à 15 ans.
Autorisé à vivre à Cuba en renonçant à la nationalité américaine le 3/5/2013

Les Cinq de MIAMI enfin de retour à cuba!

Depuis le 12 septembre 1998, cinq Cubains ont été emprisonnés arbitrairement aux Etats Unis pour avoir infiltré des groupuscules paramilitaires d'éxilés anti-castristes de Floride, groupes responsables de nombreux attentats à Cuba. Le 3 mai 2013, l'un d'entre eux, René Gonzales, a été enfin autorisé à rentrer à Cuba après 15 ans d'incarcération. En février 2014, ce fut au tour de Fernando Gonzalez d'être libéré.
Enfin, en décembre 2014, le Pdt Obama a autorisé le retour des 3 derniers à Cuba.

La vidéo du concert de Silvio Rodriguez pour leur retour est visible ici.

De nombreuses associations, des syndicats, des prix Nobel... avaient demandé leur libération.

Bref résumé des faits:

-1998-

Juin : la Sécurité Cubaine transmet au FBI un document complet sur les activités terroristes contre Cuba depuis les USA. Le FBI annonce une réponse dans les 15 jours.
12 sept. : le FBI arrête 5 cubains qui enquêtaient sur les groupes paramilitaires anti-castristes de Miami et annonce que des "espions cubains" ont été arrêtés. Les 5 sont emprisonnés dans des cellules disciplinaires, passent 17 jours menottes au dos puis resteront dans des unités spéciales d'isolement jusqu'au 3 février 2000. Les demandes des avocats sur ces conditions injustes de détention sont rejetées.
2 oct. : L'accusation officielle d'espionnage est présentée devant un jury fédéral, sans droit à la liberté sous caution

-2000-

octobre : Olga Salanueva, épouse de René Gonzalez, mère d'un bébé né aux Etats-Unis, est arrêtée sans preuve et fait l'objet de pressions pour l'amener à déclarer contre son mari.
6 déc. : le procès commence, il aura 103 séances et durera 7 mois. Olga Salanueva est expulsée vers Cuba.

-2001-

30 avril : la maffia contre-révolutionnaire reconnaît que le Ministère public n'a pas pu présenter de témoins militaires avalisant la thèse de l'atteinte à la sécurité nationale des Etats-Unis (essentiel pour l'accusation d'espionnage)
8 juin : le jury déclare les 5 coupables sans formuler aucune question
17 juin : les 5 adressent au peuple des États-Unis un message expliquant leur lutte contre le terrorisme visant Cuba. En représailles, ils sont de nouveau isolés en cellules disciplinaires
20 juin : Cuba révèle tous les détails de leur mission
26 juillet : plus d'un million de Havanais descendent dans la rue pour exiger la libération des 5. Des comités commencent à se créer hors de Cuba, y compris aux États-Unis
10 déc. : séances d'annonce du verdict. Le procureur requiert les peines les plus lourdes.
29 déc : l'Assemblée Nationale de Cuba accorde aux 5 le titre de "Héros de la République de Cuba"

  1. Bref résumé des faits:
    1. -1998-
    2. -2000-
    3. -2001-
    4. -2002-
    5. -2003-
    6. -2004-
    7. -2005-
    8. -2006-
    9. -2008-
    10. -2009-
    11. -2010-
    12. -2011-
    13. -2012-
    14. -2013-
  2. L'avis d'un grand avocat:    Leonard Weinglass

5

-2002-

29 janvier : les 5 sont répartis dans des prisons très éloignées les unes des autres et perdent le contact avec leur famille pendant le transfert.
Fin février, ils sont placés dans leurs prisons définitives.
Avril : premières visites de proches aux 5 prisonniers. Le visa n'est pas accordé à la femme de René.
25 juillet : malgré le visa en bonne forme, l'épouse de Gerardo est arrêtée à son arrivée à Houston et expulsée.
12 nov. : Leonard Weinglass, avocat étasunien, présente une motion pour un nouveau procès hors de Miami en la basant sur des éléments nouveaux. La demande de levée du secret sur les "preuves" présentées au tribunal est réitérée.

-2003-

Janvier : visa de nouveau refusé aux femmes de René et de Gerardo.
10 février : la Juge Lenard rejette la motion Weinglass et la levée du secret sur les "preuves".
28 février-2 avril : les 5 sont de nouveau mis en cellules disciplinaires. Tout contact leur est interdit même avec leurs avocats.
22 mars : Rigoberta Menchu, Prix Nobel de la Paix, se prononce pour la libération des 5.
Avril : les épouses de René et de Gerardo présentent l'affaire à la Commission des Droits de l'Homme des Nations Unies. Les États-Unis leur refusent de nouveau un visa, idem en novembre.

-2004-

24 février : les 3 juges chargés de l'appel sont désignés par la Cour d'Atlanta.
3 mars : le Comité "Free the five" des États-Unis fait paraître une page d'annonce sur les 5 dans le New York Times.
10 mars : l'audience d'appel se déroule à Miami.

-2005-

15 juillet : le groupe de travail de l'ONU sur les détentions arbitraires se prononce contre l'emprisonnement des cinq patriotes cubains
9 août : la Cour d'Appel d'Atlanta annule le verdict de Miami et accorde un nouveau procès
30 août : plus de 650 intellectuels du monde entier adressent une lettre ouverte au procureur général des Etats-Unis pour exiger la libération immédiate des 5. Ils seront rejoints par de nombreux autres, dont des prix Nobel

-2006-

27 janvier : des centaines de délégués au VIe Forum Social Mondial à Caracas ont exprimé leur volonté de  lutter avec les cubains pour obtenir la libération des 5
8 février : Amnesty International « énormément préoccupée » par les Etats-Unis à propos du traitement des 5 et écrit au Département d'Etat (détails ici)
8 février : le Prix Nobel de Littérature, Harold Pinter, plus 110 membres du Parlement britannique font partie des milliers de personnes qui ont signé une lettre ouverte pour la Campagne britannique de solidarité avec Cuba au Procureur général des Etats-Unis

-2008-

4 juin : tout en ratifiant leur « culpabilité », la cour d’appel d’Atlanta constatait qu’aucun délit « contre la sécurité nationale des Etats-Unis » n’a été commis et estimait les peines à trois d’entre eux disproportionnées. Elle ordonna qu’ils soient rejugés. Reconnaissant l’injustice flagrante du premier procès, la magistrate n’a eu d’autre solution que de réduire les sentences

-2009-

13 octobre : Antonio Guerrero (perpétuité) a vu sa peine ramenée à 21 ans 10 mois de prison.
8 décembre : Ramón Labañino (perpétuité plus 18 ans) a vu sa peine ramenée à 30 ans d’incarcération. Fernando González (19 ans) a été condamné à 17 ans 9 mois. René González et Gerardo Hernández n’ont pas bénéficié d’un nouveau jugement.

-2010-

21 juillet : Gerardo Hernandez Nordelo est de nouveau en cellule de confinement, en sort le 2 août.
octobre 2010 : Maurice Lemoine ancien rédacteur en chef du "Monde Diplomatique" publie, aux Editions Don Quichotte "Les cinq cubains de Miami"

-2011-

août : Gerardo Hernández dépose un recours en Habeas Corpus
19 septembre : la juge fédérale de Miami, Joan Lenard, déclare que René Gonzalez, dont la peine d'emprisonnement s'achève le 7 octobre après 13 ans de prison, sera obligé de vivre les trois prochaines années à Miami, en «liberté surveillée». Ce malgré les risques pour sa vie dans une ville où vivent de nombreux anticastristes violents.

-2012-

mars : la Cour de Floride accepte la demande de René Gonzales de se rendre à Cuba 2 semaines pour rendre visite à son frère en phase terminale de cancer.
mai : le gouvernement américain refuse la proposition d'échange des 5 contre Alan Philipp Gross, de l'USAID (programme fondé sous la loi Helms-Burton), emprisonné à Cuba pour avoir importé illégalement du matériel à Cuba

-2013-

3 mai : La juge de la cour fédérale de la Floride a décidé que René Gonzales pouvait vivre à Cuba de façon permanente s’il renonçait à la nationalité américaine.


L'avis d'un grand avocat :    Leonard Weinglass

avocat américain qui a assuré la défense (entre autres) de Mme Angela Davis et de M. Mumia Abu-Jamal

Texte complet sur le Monde Diplomatique ou le Grand Soir

Accusés d’avoir commis 26 délits au regard des lois fédérales américaines, cinq Cubains - MM. Gerardo Hernández, Antonio Guerrero, Ramon Labañino, Fernando González et René González - ont été arrêtés à Miami (Floride), le 12 septembre 1998. Les « cinq », comme on les appelle désormais, étaient arrivés aux Etats-Unis en provenance de La Havane, avec pour mission d’infiltrer les organisations armées issues de la communauté cubaine exilée, tolérées et même protégées en Floride par les gouvernements américains successifs, et de découvrir leurs éventuelles activités terroristes contre Cuba.

L’île a subi des pertes humaines significatives (environ 2 000 morts) et de coûteux dommages du fait des agressions dont elle a été victime pendant des décennies. Ses protestations auprès du gouvernement des Etats-Unis et des Nations unies ont été vaines. Au début des années 1990, et alors que Cuba s’efforçait de développer le tourisme, les anticastristes de Miami ont déclenché une violente campagne d’attentats visant à dissuader les étrangers de se rendre dans l’île. En 1997, une bombe a été découverte dans l’un des aéroports de La Havane, d’autres ont fait explosion dans des bus et des hôtels. Un touriste italien - Fabio di Celmo - a été tué, des dizaines d’autres blessés. Des installations touristiques ont été mitraillées, depuis des embarcations venues de Miami.

Lors de leur arrestation, les « cinq » n’ont opposé aucune résistance. Ils n’avaient pas pour mission d’obtenir des secrets militaires américains, mais de surveiller des criminels et d’informer La Havane de leurs plans d’agression. Ils agissaient contre le terrorisme. Ils n’en ont pas moins été envoyés dans des cellules disciplinaires réservées au châtiment des prisonniers les plus dangereux et y ont été maintenus pendant dix-sept mois, jusqu’au début de leur procès. Lorsque celui-ci s’est terminé, sept mois plus tard, en décembre 2001 (trois mois après les odieux attentats du 11-Septembre), ils ont été condamnés aux peines de prison maximales : M. Hernández, à deux détentions à vie, MM. Guerrero et Labañino, à perpétuité. Les deux autres, MM. Fernando et René González, à dix-neuf et quinze ans de prison.

Deux poids, deux mesures

Vingt-quatre de leurs chefs d’accusation, à caractère technique et relativement mineurs, se réfèrent à l’utilisation de faux papiers et au non-respect de l’obligation de se déclarer en tant qu’agent étranger. Aucune de ces charges ne comprend l’utilisation d’armes, des actes de violence ou la destruction de biens. 

Rien n’est plus révélateur que le contraste entre la conduite du gouvernement américain dans cette affaire et son attitude face à MM. Orlando Bosch et Luis Posada Carriles. Ces deux personnes sont, entre autres, les organisateurs d’un horrible attentat à la bombe à la suite duquel un avion DC-8 de ligne cubain a explosé en plein vol, le 6 octobre 1976, tuant 73 civils innocents. Quand M. Bosch a demandé un permis de séjour aux Etats-Unis, en 1990, une enquête officielle du département de la justice a conclu : « Pendant des années, il a été impliqué dans des attaques terroristes à l’étranger, il s’est dit partisan de la réalisation d’attentats et de sabotages, et a trempé dans des attentats et des sabotages. » Malgré cela, il s’est vu octroyer le permis de séjour par le président George Bush père... Arrêté en 1976 au Venezuela et condamné pour l’attentat contre le DC-8 de Cubana de Aviación, M. Posada Carriles s’est « évadé » de la prison de San Juan de los Morros en 1985, avec l’aide de puissants « amis ». Il a admis publiquement, depuis le Salvador, où il résidait, être responsable des attentats à la bombe perpétrés entre juillet et septembre 1997 à La Havane (dont celui qui provoqua la mort de Fabio di Celmo, et blessa une dizaine de personnes). Après son arrestation en novembre 2000 alors qu’il préparait un attentat à l’explosif C-4 contre le président Fidel Castro, qui aurait pu faire des centaines d’autres victimes, lors du 10e Sommet ibéro-américain à Panamá, un tribunal local l’a condamné à huit ans de réclusion, le 20 avril 2004.

M. Posada Carriles n’en a pas moins bénéficié de manière inexplicable de l’hospitalité du gouvernement des Etats-Unis (engagé par ailleurs dans une « lutte mondiale contre le terrorisme »...), après une grâce illégale, « pour raisons humanitaires », accordée, ainsi qu’à trois de ses complices, par la présidente du Panamá, Mme Mireya Moscoso, deux jours avant la fin de son mandat, le 26 août 2004. Après un court séjour au Honduras, il a été discrètement « rapatrié » aux Etats-Unis en mars 2005. Alors que sa présence sur le territoire américain était un secret de Polichinelle, il n’a été appréhendé qu’après avoir donné une conférence de presse... Logé aux frais des autorités, non dans une prison mais dans une résidence spéciale située dans un centre de détention, M. Posada Carriles n’est actuellement soumis à aucune procédure judiciaire et fait seulement l’objet d’une mesure administrative pour absence du titre de séjour. En conséquence, il peut être expulsé vers le pays de son choix, les Etats-Unis refusant de l’extrader vers le Venezuela, qui le réclame, et où il devrait faire face à des accusations de terrorisme et d’évasion de prison. Les « cinq », pour en revenir à eux, ont, en revanche, été isolés et placés dans des prisons de haute sécurité, à des centaines de kilomètres les uns des autres. Deux d’entre eux se voient refuser depuis sept ans la visite de leur femme, au mépris des lois américaines et des normes internationales.

Leur procès a duré plus de sept mois. Plus de 70 témoins ont comparu, y compris deux généraux et un amiral à la retraite, un conseiller de la présidence, tous présentés par la défense. (...) Les 12 jurés, emmenés par leur président, qui a exprimé ouvertement son hostilité à l’égard de M. Castro, ont déclaré les « cinq » coupables des 26 chefs d’accusation, sans poser une seule question ou demander une nouvelle lecture des témoignages, fait inusité dans le cas d’un procès aussi long et complexe que celui-ci. Les deux principales charges reposent sur une accusation - fréquemment utilisée dans ce type d’affaire - fondée sur des considérations politiques, l’appartenance à une minorité ou la nationalité de l’accusé : la « conspiration » (accord illégal établi entre deux personnes ou plus pour commettre un délit). Point n’est besoin que le délit soit commis ; tout ce que doit faire l’accusation est démontrer, sur la base d’une preuve circonstancielle, qu’un accord « doit avoir existé ». On trouve rarement des preuves réelles et directes d’un tel accord, sauf dans le cas où l’un des participants les fournit ou passe aux aveux. Ce qui n’est pas le cas. La première accusation de conspiration signalait que trois des « cinq » s’étaient mis d’accord « pour espionner ». Depuis le début, le gouvernement a signalé qu’il n’était pas tenu de prouver le délit d’espionnage, mais simplement l’accord pour espionner. Une fois délivrés de l’obligation d’apporter la preuve du délit, les procureurs se sont consacrés à convaincre le jury que ces cinq Cubains devaient s’être entendus sur cet objectif.

Dans son exposé initial, la procureure a admis que les « cinq » n’avaient pas entre les mains la moindre page d’information classée « top secret » par le gouvernement, alors que, pourtant, celui-ci avait réussi à obtenir plus de 20 000 pages de correspondance entre eux et Cuba - l’examen de cette correspondance ayant été confiée à l’un des plus hauts gradés chargés des questions du renseignement au Pentagone. Lorsqu’il a été interrogé à ce sujet, celui-ci a reconnu qu’il n’avait pas souvenir d’avoir noté la moindre information touchant à la défense nationale des Etats-Unis. Or, selon la loi, cette information doit être avérée pour que le délit d’espionnage puisse exister. Plus encore, le seul élément sur lequel s’est fondée l’accusation a été le fait que l’un des « cinq », M. Guerrero, travaillait dans un atelier de fonderie de la base navale de Boca Chica, dans le sud de la Floride. Entièrement ouverte au public, cette base possédait une aire où les visiteurs pouvaient photographier les avions se trouvant sur la piste. Pendant qu’il y travaillait, M. Guerrero n’a jamais demandé un laissez-passer de sécurité. Il n’avait pas le droit d’entrer dans les zones d’accès limité et n’a jamais tenté de le faire. Durant les deux années qui ont précédé son arrestation, et au cours desquelles le FBI l’a surveillé, aucun agent n’a remarqué le moindre signe de conduite irrégulière de sa part. M. Guerrero avait uniquement pour mission de détecter et d’informer La Havane sur « ce qu’il pouvait voir » en observant « des activités publiques ». Cela incluait des informations à la portée de tout un chacun sur les allées et venues des avions. Il était également chargé de découper les articles de la presse locale sur les unités militaires se trouvant dans la région. (...) Néanmoins, après avoir entendu à trois reprises l’argument hautement fantaisiste de l’accusation selon lequel les « cinq » « avaient pour but de détruire les Etats-Unis », le jury, entraîné plus par la passion que par la loi et les preuves, les a déclarés coupables. Une seconde accusation de conspiration est venue s’ajouter sept mois après à la première. Elle a visé M. Hernández, auquel on reprochait d’avoir conspiré avec d’autres fonctionnaires cubains, qui n’étaient pas accusés. L’objectif était d’abattre deux avions de tourisme pilotés par des exilés cubains de l’organisation Hermanos al rescate (« Frères du sauvetage ») au moment où ils pénétreraient en provenance de Miami, et malgré les mises en garde des autorités, dans l’espace aérien cubain, qu’ils avaient auparavant violé à maintes reprises. Les Mig cubains les ont effectivement interceptés et, après les sommations d’usage, mitraillés, entraînant la mort des quatre personnes présentes à bord. L’accusation a reconnu qu’elle n’avait pas l’ombre d’une preuve au sujet d’un prétendu accord entre M. Hernández et les officiels cubains sur le fait que les avions seraient abattus, et sur la manière dont ils le seraient. En conséquence, l’obligation que fait la loi de prouver « au-delà de tout doute raisonnable » qu’un tel accord a eu lieu n’a pas été remplie. Le gouvernement a admis devant la Cour qu’il se trouvait face à un « obstacle insurmontable ». Il a même proposé de modifier sa propre accusation, ce que la cour d’appel n’a pas accepté. Malgré tout, le jury a déclaré M. Hernández coupable de ce délit inventé. Les cinq Cubains ont fait appel des sentences auprès de la 11e cour d’appel d’Atlanta (Géorgie). Après une minutieuse révision des documents, une troïka de juges a rendu publique, le 9 août 2005, une analyse détaillée en 93 pages du procès et des preuves. Elle a annulé le verdict, en soulignant que les « cinq » n’avaient pas bénéficié d’un procès équitable à Miami.

Intervention du ministre de la justice

Avec ses quelque 650 000 exilés cubains qui ont donné à M. Bush les voix manquantes pour sa victoire à l’élection présidentielle de 2000, cette ville a été considérée par une cour d’appel fédérale comme « tellement hostile et irrationnelle » à l’égard du gouvernement cubain, et tellement favorable à la violence dirigée contre lui, qu’elle ne pouvait être le siège d’un procès juste des cinq inculpés. De plus, la conduite des procureurs, présentant des arguments exagérés et sans fondement aux membres du jury, a renforcé ces préjugés, comme l’ont fait les informations données par la presse anticubaine tant avant que pendant le procès.  Un nouveau procès a été ordonné. Au-delà de la reconnaissance du fait que les droits fondamentaux des accusés avaient été violés, la cour a, pour la première fois dans l’histoire de la jurisprudence américaine, admis les preuves présentées par la défense au sujet des attentats meurtriers réalisés contre Cuba depuis la Floride, citant même en note le rôle de M. Posada Carriles, et se référant à lui comme à un « terroriste ». Cette décision de la troïka a sidéré l’administration Bush. Pourtant, elle avait été précédée de celle du groupe de travail des Nations unies sur les détentions arbitraires, qui, concluant que l’emprisonnement des « cinq » en était une, avait appelé le gouvernement des Etats-Unis à prendre des mesures pour remédier à cette injuste situation. Ancien conseiller de M. Bush, le ministre de la justice des Etats-Unis, M. Alberto Gonzáles, a pris la décision inusitée d’interjeter appel, en demandant avec insistance au tribunal de revoir la décision prise par la troïka, une procédure rarement couronnée de succès, particulièrement lorsque les trois juges ont été d’accord et ont exprimé une opinion aussi large. Mais, à la grande surprise de nombre d’avocats qui suivent l’affaire, les juges sont tombés d’accord, le 31 octobre 2005, pour réviser cette décision... Ancien conseiller de M. Bush, le ministre de la justice des Etats-Unis, M. Alberto Gonzáles, a pris la décision inusitée d’interjeter appel, en demandant avec insistance au tribunal de revoir la décision prise par la troïka, une procédure rarement couronnée de succès, particulièrement lorsque les trois juges ont été d’accord et ont exprimé une opinion aussi large. Mais, à la grande surprise de nombre d’avocats qui suivent l’affaire, les juges sont tombés d’accord, le 31 octobre 2005, pour réviser cette décision...